Samedi 21 octobre 2017
Philippe Choulet, philosophe Musée de la Cour d’Or, Metz
L’œuvre de Jean Rustin, né à Montigny-les-Metz le 3 mars 1928 et décédé à Paris en décembre 2013, la veille de Noël, est, parmi toutes celles qui, au XXe siècle, se sont occupées de la Chair (Egon Schiele, Francis Bacon, Lucian Freud, entre autres), absolument singulière, dépassant l’expressionnisme dominant, par un point de vue audacieux sur le corps humain, sa solitude, son silence et la sidération de son âme… Et ce à tel point que cette œuvre fera scandale en France il faut attendre 2001 pour voir Rustin s’y imposer comme un peintre majeur. Mais Anvers abritera une Fondation Rustin dès 1992…
Notre intention est à la fois de chercher à comprendre pourquoi cette peinture nous met tant à l’épreuve, avec cette vision limite de l’existence humaine, qui traite de ce mixte de normal et de pathologique qui nous regarde, et ce en exposant des formes d’étrangeté qui n’appartiennent pas seulement à l’autre, mais bien aussi à notre corps propre.