ABC de la Psychanalyse : D comme Directives Anticipées

Le mardi 4 avril 2017 à 20h30 au Grenier des Récollets, rue des Récollets – Metz

L’ABC de la Psychanalyse*: « D comme Directives anticipées »

avec Yves Paul

Psychiatre, Psychanalyste

« Après la loi Leonetti – Clayes, votée en 2016, notre pays s’est engagé dans une campagne de communication afin d’inciter tous les Français à rédiger leurs vœux face à la prise en charge en fin de vie.

Cette loi définit les relations entre patients et médecins de manière générale devant les décisions de poursuite ou non de soins. La situation de Vincent Lambert, en état de conscience minimal depuis son accident de la circulation en 2008, en réanimation au CHU de Reims, a mis en lumière, du fait des dissensions familiales, l’embarras des professionnels de santé.                                                                  

Les directives anticipées, rédigées très rapidement, « dès que possible », pourraient solutionner les doutes des soignants. Mais qu’en est-il d’un document rédigé à 20 ans, certes modifiable, dont les effets seront applicables 50 ou 60 ans plus tard ?                                                        

Interrogeons alors à travers la linguistique l’opposition : communication et parole.                             

La communication est le modèle d’échange entre les sujets depuis la fin de la seconde guerre mondiale.

La parole disparaît au profit des sms, des twittes et autres modes d’échange au nombre de caractères limités. Bien sûr, la vitesse de diffusion est au cœur de nos préoccupations depuis le tournant du siècle.                                                                                                                                                              

Le sujet, par sa parole, vient témoigner de son désir.                                                                                  

 Y a-t-il encore du désir avec 140 caractères, et que dire des émoticons, des smileys de nos contemporains Anglo-Saxons ? 

Alors quand la loi s’empare de la question de la prise en charge des personnes en fin de vie, quelle éthique opère, celle du sujet, ou celle de la société, certes validée par le sujet, mais réduite à la dimension de communication ? »

 

 

* « L’ABC de la psychanalyse» est une subversion du «Vocabulaire de la psychanalyse». À l’inverse du célèbre ouvrage, il s’agit ici de ne prendre en compte que des noms communs sans aucune appartenance au champ sémantique propre à la psychanalyse. S’ensuit une sorte de « cuisine » où nous découvrons comment un signifiant «ordinaire» à la fois s’éclaire de la théorie mais aussi permet de la revisiter.