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Jeudi 24 octobre 2013 à 20h30

cloître des Récollets (Grand Grenier)

Metz, 1 rue des Récollets

Nous vous proposons de participer à une conférence-débat

avec Jean- François HAMMEN

 » De l’autisme au handicap »

(évolution des concepts et des pratiques, à travers l’expérience d’une vingtaine d’années en Institut Médico- Educatif)

La  progression des connaissances en matière d’autisme, le bouleversement des classifications, le questionnement des parents et le positionnement des pouvoirs publics ont contribué à réactiver le débat autour de l’autisme.

Alors que persistent les conflits idéologiques concernant la compréhension de l’autisme et sa prise en charge thérapeutique ou éducative, l’expérience de collaboration sur le terrain, entre les différents partenaires, montre une réelle convergence des approches.

Dans le respect de l’aspect multidimensionnel de l’autisme, la  prise en compte de la notion de handicap permet de dégager un certain nombre de pistes et de réponses adaptées.

Jean- François HAMMEN est psychiatre à l’Institut Médico-Educatif de Knutange.

La conférence sera suivi d’un temps de reprise avec l’intervenant le 5 novembre 2013, temps de travail réservé aux membres de l’association.

Mardi 15 octobre 2013 : de 9h30 à 17h00

En collaboration avec le Conseil de l’Ordre des Sages-Femmes :

L’homoparentalité

Au delà de l’aspect polémique, la question de l’homoparentalité interpelle chaque soignant en tant qu’être humain dans son histoire.

Nous convoquerons l’anthropologie, la philosophie, le droit, la psychanalyse afin d’alimenter notre réflexion.

Avec la participation de :

Madame Martine ESCOLANO : magistrat à la cour de Nancy

Madame Chantal BIRMAN : sage-femme libérale à Paris

Monsieur Philippe CHOULET : philosophe

Jeudi 04 juillet 2013 : « Peut-on refouler l’histoire? »

Cette troisième séance sera articulée autour du roman : «Le Village de l’Allemand (ou le Journal des Frères Schiller) » de l’auteur algérien Boualem Sansal.

Selon Freud, l’inconscient, source et origine de toute névrose, aurait pour corollaire un fantasme tout à fait fondamental : le fantasme originaire. Ce fantasme désignerait la manière dont un sujet imaginerait l’histoire de ses origines. Au-delà des théories sexuelles infantiles et du « roman familial », peut-être que « tout enfant des hommes » est en quête de l’énigme de l’existence-même de l’homme.

Ce questionnement surgit de manière soudaine et inattendue chez Rachel Schiller (Rachid Helmut Schiller), alors qu’il apprend la mort de ses parents, massacrés par le GIA à Aïn Deb, le « bled »où il a grandi, avant que son père ne décide de l’envoyer s’instruire et étudier en France.

D’origine allemande, ce père, Hans Schiller, ancien moudjahid et cheik du village, sera enterré sous le nom de Hassan Hans dit Si Mourad.

Pourquoi ?

À Aïn Deb, où Rachel est parti se recueillir sur la tombe de ses parents, il trouve, consciencieusement conservé sous forme de documents dans une mallette, le sinistre passé nazi de Hans Schiller…

« Je ne suis pas n’importe qui », écrira-t-il plus tard dans son journal, alors qu’il se rendra à Auschwitz, « je suis Helmut Schiller, le fils du SS Hans Schiller, et dans cet endroit mon père a sa part des un million trois cent mille morts, gazés pour la plupart, abattus d’une balle pour les plus chanceux. »

Après son suicide, deux ans jour pour jour après la mort de ses parents, son jeune frère Malrich (Malek Ulrich Schiller) hérite du journal de Rachel et des documents de Hans Schiller. Emergeant alors de son errance d’enfant de la cité, échappant aux griffes de l’islamisme conquérant, Malrich rédige à son tour un journal. Sans hésiter à comparer les méthodes de l’intégrisme musulman à celles du nazisme, il accomplira à sa façon un pèlerinage de la vérité historique et conclura dans son journal : « …il faut tout dire aux enfants….ils doivent savoir, ce sont eux qui héritent des parents, le bien comme le mal…. ».

Le roman de Boualem Sansal, basé sur une histoire vraie, prodigieusement bien écrit et construit, permet d’articuler l’histoire individuelle de ses personnages à celle de l’humanité en traversant les générations.

L’hypothèse freudienne et lacanienne selon laquelle nous sommes dépositaires d’un savoir que nous savons sans savoir, confronte le psychanalyste à des questions théoriques et cliniques que nous aborderons lors de cette séance.

Boualem Sansal est né en 1949 en Algérie. Enseignant, consultant, chef d’entreprise, haut fonctionnaire au Ministère de l’Industrie d’Alger, il est limogé en 2003 à cause de ses positions politiques qui vont à l’encontre du pouvoir en place. Il n’entre en littérature qu’à l’âge de 50 ans en tant qu’écrivain engagé et reste vivre en Algérie, alors que certains de ses écrits, dont « Le village de l’Allemand » sont censurés dans son pays.

Mercredi 05 juin 2013 : « Peut-on refouler l’histoire? »

Cette seconde séance a été articulée autour de l’ouvrage : «Le Savoir-Déporté » en hommage à Anne-Lise Stern récemment disparue.

Née à Berlin, le 16 juillet 1921, Anne-Lise Stern est morte à Paris le 6 mai 2013.

Elle fut longtemps psychanalyste pour enfants et travailla en milieu hospitalier auprès de Jenny Aubry. Elle a fréquenté Françoise Dolto. Elle fut analysée par Jacques Lacan. Dans la foulée des évènements de 1968, elle a participé au Laboratoire de psychanalyse à la Bastille à Paris – un lieu où s’expérimenta une nouvelle manière de soigner -, avec entre autres Renaude Gosset et Pierre Alien. Par la suite elle s’occupa de patients toxicomanes au centre Marmotan avec Claude Olievenstein.

Elle occupait une place singulière dans le milieu de la psychanalyse. Unique, même.

« Naître, c’est naître après, disait-elle ». « Pour tout un chacun des générations post-nazies, la petite et la grande histoire se sont nouées dans la poubelle des camps. ».

Anne-Lise Stern avait vingt-deux ans lorsqu’elle fut déportée à Auschwitz-Birkenau au printemps de 1944.

Quand, plus tard, elle est devenue psychanalyste, la confrontation de l’expérience du camp et de sa pratique clinique, de ce qu’elle avait vécu là-bas et de ce qu’elle a entendu ici, dans diverses institutions de soins et sur son divan, l’a conduite à élaborer la notion qui donne son titre à son livre : le savoir-déporté .

Ce « nouage entre le privé et le public » a d’abord été pour elle une réalité, refusant de voir dans la « grande Histoire » racontée par les historiens, ce qu’elle considérait avant tout comme une réalité psychique. La mémoire plutôt que l’histoire, le récit plutôt que la reconstitution des faits.

« Peut-on être psychanalyste en ayant été déporté(e) à Auschwitz ? La réponse est non. Peut-on aujourd’hui être psychanalyste sans cela ? La réponse est encore non », affirmait-elle.

Anne-Lise Stern a construit sa vie sur cette aporie.

« Peut-on être psychanalyste en ayant été déporté(e) à Auschwitz ? La réponse est non. Peut-on aujourd’hui être psychanalyste sans cela ? La réponse est encore non »

« Peut-on être psychanalyste en ayant été déporté(e) à Auschwitz ? La réponse est non. Peut-on aujourd’hui être psychanalyste sans cela ? La réponse est encore non »

Vendredi 17 mai 2013 : Semaine de la Petite Enfance du réseau départemental

« Entre tes bras…histoires et berceuses »

Rencontre : « Autour du Sommeil du tout-petit »

Pôle Enfance Jeunesse : rue Victor Hugo – Nilvange

« pas de parole sans musique » avec Michel Klein

Le langage est un outil de communication qui est à la disposition de plusieurs espèces. Seul l’humain y a ajouté l’intonation, la nuance musicale, qui transforme le langage en parole. C’est aussi ce qui ouvre le champ du pathologique: quand le langage disparaît au profit de la musique, nous avons affaire à quelque chose de bien connu sous le nom de « chant des sirènes ».

Jeudi 16 mai 2013 : Nuit des sorcières – Hexenacht.

En collaboration avec le FRAC Lorraine, 1bis rue des Trinitaires, Metz.

Raphael Sartori : « L’Arbre des Sorcières » Histoire d’un chêne de la forêt de Saint Avold
Michel Klein : « Malleus Maleficarum » Encore appelé « Le Marteau des Sorcières », ce fut le bréviaire des chasseurs de sorcières pendant deux siècles dans toute l’Europe. Interroger les critères des chasseurs permet de comparer les figures de la sorcière et de l’hystérie, et au-delà, pose la question « Qu’est-ce qu’une femme? ».

Mercredi 20 Mars 2013 Pulsion, perversion et normalité chez Freud

 

Philippe Choulet

Philippe Choulet

Philippe Choulet

Pulsion, perversion et normalité chez Freud.

Les derniers événements démocratiques et lobbyistes au sujet, par exemple, du “Mariage pour tous” (sic! comme s’il n’y avait pas des exclus d’office!!!), ressuscitent une des sources problématiques de l’œuvre de Freud, qui est “le non-finalisme de la pulsion”: la pulsion cherche uniquement la satisfaction (son apaisement, qui est aussi, paradoxalement, son entretien infini…) dans des objets et des formes diverses, que le sujet humain “invente” tantôt dans sa culture, tantôt contre sa culture, mais toujours en fonction de son histoire personnelle, voire, évidemment, de sa pré-histoire. “Inventer” est souvent trop optimiste: la plupart du temps, ça lui tombe dessus, au sujet.

Freud coupe radicalement le fil d’or que les religions, les morales, les philosophies, les idéologies avaient établi entre pulsion (l’appétit, le désir, l’affect, le sentiment, l’amour, la passion…) et “nature”: il n’y a pas d’objet naturel ni de forme naturelle de satisfaction de la pulsion.

C’est pour cette raison que la psychanalyse produit un effroi, par son a-moralité, voire, évidemment, son immoralité. Mais cette a-moralité est une des conditions de la connaissance: l’idéologie naturaliste travaille comme au mieux comme une inhibition, au pire comme un interdit de penser (“Denkverbot”), une (auto)censure genre Cerbère, chien des Enfers. Mais dans cet enfer-là, il faut bien y aller, ne serait-ce que parce que le Diable est plus intéressant que le bon Dieu et ses bondieuseries.

Cet enfer du savoir répond à l’enfer sur terre que constitue le conflit des groupes de pression, le relativisme tous azimuts, le scepticisme absolu (comme premier pas vers l’éloge de l’ignorance…), la superstition, le terrorisme moral — dans le cas du “mariage gay”, le Vatican d’un côté, l’idéologie U.S. “transgenre”, de l’autre… C’est pour cela que la notion de “perversion” est devenue nécessaire à la pensée de la sexualité et de la logique de l’inconscient, dans la mesure où l’indétermination native de la pulsion quant au choix d’objet et à sa forme, à son destin, déplace considérablement les oppositions abstraites et traditionnelles entre “nature” et “culture”. Il faut bien enregistrer les extravagances, les aberrations et les anomalies de la sexualité humaine, dans son art de jouir, avant de les comprendre.

L’interrogation freudienne est très actuelle dans son inactualité même: si nous renonçons à poser une “nature”, comment alors traiter de la dé-naturation de l’homme, de ses avatars historiques problématiques, dès lors qu’on accepte de constater qu’un des arts qui font la culture et l’histoire humaines est celui d’expérimenter sur soi-même? C’est que la vie humaine est une aventure. Si nous renonçons à poser une norme, par exemple du côté de la “santé”, comment alors penser une pathologie, du côté de la “maladie”? Penser la norme et la perversion, la santé et la maladie, ne saurait être “tabou”.

Ce que nous apprend Freud ici, c’est qu’il y a un devoir de savoir, de connaissance, d’interprétation et d’établissement institutionnel du jugement, dès lors qu’il y a moyen de penser les différences entre le normal et le pathologique qui traverse la question de la perversion: si toute sexualité est perversion, il n’y a plus de perversion — et plus de norme non plus (et la question est alors: “pourquoi diable la psychanalyse?”). Il faudrait donc exposer la différence de degré entre la perversion supportable et la perversion insupportable, une anormalité de certaines normes et une normalité de certaine norme (et même de certaines perversions…). La complexité des problèmes est la vitrine logique de la complication de l’établissement progressif de notre libido, sur le plan de l’espèce humaine comme sur le plan individuel.

Samedi 08 décembre 2012. Réunion inaugurale

Charlotte HERFRAY (psychanalyste et écrivain)

Charlotte HERFRAY (psychanalyste et écrivain)

A la suite de la présentation de l’association, nous avons eu le plaisir d’assister à une conférence de Charlotte HERFRAY (psychanalyste et écrivain), dont les travaux nous ont déjà beaucoup donné à penser et ont contribué à nous aider dans le cheminement qui a conduit à la création de Borromée.

Son intervention reprenait le titre de l’un de ses ouvrages (Réed. :  L’Harmattan 2006) :

 » La psychanalyse hors les murs « 

« La psychanalyse informe très largement la culture contemporaine, dans des domaines aussi divers que la pédagogie, la politique ou le travail social. Cette fécondité n’est cependant pas sans ambiguïté, tant l’accès à cette théorie est difficile : sans l’expérience de la cure, une connaissance purement livresque est forcément limitée.  » Entre le Charybde de la dérive et le Scylla du dogme, comment concevoir une psychanalyse favorable à l’enrichissement des connaissances humaines ? »